Relecture de l’article : Loire. Il y a 30 ans, le terrible crash d’un avion dans les maïs à Saint-Galmier

« Il était environ 15h40 lorsqu’un riverain de l’aérodrome de Saint-Galmier, occupé à nourrir du gibier, était alerté par un bruit sourd provenant d’un champ de maïs voisin. Guidé par une spirale de fumée qui s’élevait dans un ciel clément, il se précipitait vers le lieu d’où elle provenait pour découvrir un petit avion de tourisme écrasé au sol ».

Comme le relate l’article paru dans La Tribune – Le Progrès le lendemain du drame, les évènements qui ont entraîné la chute d’un monomoteur, dans l’après-midi du mercredi 1^er septembre 1993, semblent s’être enchaînés très vite : quelques secondes, quelques minutes tout au plus.

Un crash suivi d’une explosion

L’appareil venait de décoller de l’aérodrome de la cité baldomérienne. Selon les premiers éléments rapportés dans notre quotidien, le pilote aurait rencontré un problème mécanique à la sortie de la piste, juste après le décollage. « L’avion a été vu 150 mètres plus loin, volant à très basse altitude, alors que le pilote amorçait un virage au ras d’un bosquet, à la lisière extérieure du champ, peut-être pour regagner son point de départ ». Il n’en aura malheureusement pas le temps. « Dans cette phase, l’avion a perdu toute puissance et le pilote n’a pas pu le redresser. L’avion s’est retourné avant de décrocher et de s’écraser dans le champ de maïs ».

Immédiatement, les témoins de l’accident accourent pour porter secours aux occupants de l’appareil. Le voisin, arrivé parmi les premiers sur les lieux, lance des appels aux occupants : il n’obtient pas de réponse. Mais déjà, des flammes s’échappent du moteur. « Quelques minutes plus tard, l’avion explosait et s’embrasait complètement, anéantissant les chances de porter secours aux trois personnes qui avaient pris place à bord pour un vol local ». La tragédie est consommée.

 Aussitôt, les sapeurs-pompiers interviennent pour éteindre l’incendie et extraire les corps des trois victimes. Tandis que les équipes du SAMU ne peuvent que constater les décès, les gendarmes de la compagnie de Montbrison lancent les premières investigations, bientôt rejoints par les hommes de la brigade des transports aériens de Lyon-Satolas.

La consternation dans le Forez

La priorité est, avant tout, d’établir l’identité des victimes. Il est rapidement avéré que le pilote n’était autre que Laurent Portafaix, vice-président et mécanicien de l’aéro-club de Saint-Galmier (*) et pilote epérimenté : ancien mécanicien de l’armée, il comptabilisait plusieurs milliers d’heures de vol à son actif.  Âgé de 74 ans et installé à Saint-Just-Saint-Rambert, il était aussi un musicien accompli, une passion dont il avait fait son métier et qui l’avait amené à co-diriger la société philharmonique de Saint-Galmier.

Il avait pour passager un retraité d’Aurec-sur-Loire, âgé de 68 ans, ancien opticien à Firminy, qui effectuait un baptême de l’air avec son petit-fils de 9 ans.

C’est peu dire que ce drame aérien a jeté la consternation dans le sud du département de la Loire, et particulièrement dans la plaine du Forez où il a ravivé un souvenir douloureux : cinq ans auparavant, en avril 1988, un avion assurant une liaison Le Bourget/Montpellier s’était écrasé à quelques kilomètres de là, dans la commune de Saint-Just-Saint-Rambert. L’accident avait fait six victimes.

(*) En hommage, la rue donnant accès à l’aérodrome de Siant-Galmier a depuis été renommée « Allée Laurent Portafaix ». La plaque à l’entrée de la voie est complétée de la mention « ancien vice-président de l’aéro-club, décédé accidentellement sur ce terrain le 1er septembre 1993 ».