Ceci circule sur le web : Que vaut vraiment le rappel de Tesla destiné à sécuriser son Autopilot ?

Tesla a annoncé rappeler 2 millions de véhicules pour corriger les failles de sécurité de son Autopilot. L’annonce n’a pas manqué de faire du bruit mais la question de l’efficacité de ce rappel a de suite été soulevée. Elle est à présent concrètement remise en cause par l’association américaine de consommateurs Consumer Reports à la suite de tests préliminaires. Ce qui n’est qu’une mise à jour OTA a été jugée « insuffisante » pour garantir la sécurité du système.

Garantir l’attention des conducteurs ?

Tesla avait été forcé à effectuer ce rappel après qu’une enquête fédérale lui ait reproché de ne pas pouvoir garantir que les conducteurs restent attentifs à la route quand l’Autopilot est activé. Cette enquête avait été ouverte à la suite de 11 accidents durant lesquels le système était activé, qui n’ont fait pas moins de 17 blessés et un mort. Le régulateur l’avait étendue en juin 2022 en s’intéressant, au-delà de ceux précédemment cités, à 106 accidents impliquant l’Autopilot. 

Tous les véhicules électriques construits depuis 2015 sont en train de recevoir la mise à jour. Tesla dit ajouter ainsi des contrôles et des alertes « garantissant » que les conducteurs sont attentifs lorsqu’ils utilisent le système. En réalité et plus concrètement, la mise à jour augmente la taille du texte sur les alertes visuelles (pour les modèles Y et 3 uniquement), ajoute un paramètre pour activer le pilote automatique en un seul clic et le désactive pour les conducteurs qui ignorent à plusieurs reprises les avertissements lui demandant de diriger le véhicule ou de regarder la route.

Les conducteurs peuvent couvrir la caméra de surveillance

L’association de consommateurs, qui a effectué une évaluation préliminaire de l’Autopilot après l’installation de la mise à jour logicielle sur la Tesla Model S de CR assure que la correction est insuffisante, estimant qu’il est encore trop facile pour les conducteurs d’abuser de cette fonctionnalité. Elle a par exemple constaté que le conducteur pouvait utiliser le pilote automatique même après avoir couvert la caméra qui sert à surveiller sa vigilance.

Les conducteurs peuvent donc toujours utiliser le pilote automatique s’ils détournent le regard de la route ou utilisent leur téléphone. « Nous savons que les conducteurs qui ont la possibilité d’utiliser à mauvais escient un système tel que l’Autopilot le feront à moins que le logiciel ne l’empêche« , a affirmé Kelly Funkhouser, directrice associée de la technologie des véhicules au sein de l’Auto Test Center de CR.

Consumer Reports plaide pour la direction collaborative

Autre problème restant : le pilote automatique se désactive lorsque les conducteurs choisissent de diriger eux-mêmes la voiture. « Soit l’Autopilot conduit, soit vous conduisez : il n’y a pas d’intermédiaire« , regrette Kelly Funkhouser qui souligne que les systèmes de BMW, Ford et Mercedes-Benz, eux, permettent la « direction collaborative« .

« Les conducteurs devraient pouvoir contourner un nid-de-poule ou un cycliste, ou donner de l’espace supplémentaire aux véhicules adjacents sans avoir à désactiver et réactiver le système à chaque fois« , explique-t-elle.